Slipknot

The End, So Far

Slipknot est de retour avec un septième album. Les dernières productions du groupe m'avait laissé un peu froid, je dois dire. Quand j'ai vu qu'ils sortaient un nouvel album, je me suis dit "À quoi bon ?" C'est vrai, tout semblait avoir été dit et j'avais le sentiment que le groupe tournait en rond depuis pas mal de temps. C'est donc sans grande conviction que j'ai commencé à écouter l'album. Quand le premier morceau s'est lancé, je me suis demandé si je ne m'étais pas trompé d'album. En effet Adderall n'est pas vraiment un morceau de Slipknot. Enfin... si. Si vous avez déjà entendu les démos réalisées avant le premier album, Adderall peut sembler familière. La basse omniprésente et le côté groovy-jazzy associé au chant clair, fallait oser ! Mais ça marche super bien. En mettant ce morceau sur l'album et en première position, le groupe fait une déclaration directe : "Ce que vous avez entre les mains n'est pas un énième album de Slipknot".
Puis arrivent The Dying Song et The Chapeltown Rag qui sont véritablement ce que l'on attend d'un groupe comme Slipknot : de gros riffs et une rythmique syncopée et massive. Pour ces deux morceaux, donc, pas vraiment de surprises, on prend les mêmes et on recommence.
On enchaînent sur Yen qui fait la part belle à l'ambiance et au chant clair. Un rythme relativement lent pour du Slipknot mais intéressant. Là encore, on a le sentiment que le groupe s'est remis en question et n'a pas appliqué une recette toute prête.
Hive Mind, bien que plus conventionnelle n'en est pas moins expérimentale. C'est, à mon humble avis, l'un des morceaux les plus intéressants de l'album. C'est catchy, varié et à la fois brutal et mélodique. Sacré tour de force.
Warranty, malgré ses soli, est une déception. Pour moi, la sauce ne prend pas vraiment. Il manque quelque chose à ce morceau. Elle est en plein milieu de l'album et c'est carrément le ventre mou. Et ce n'est pas le passage avec la chorale au milieu de ce morceau qui me fera changer d'avis. Il y a de bonnes idées mais il manque un truc.
Medecine for the Dead est atypique par sa construction, son rythme, son ambiance. C'est sombre, c'est bizarre et pour du Slipknot c'est expérimental. La voix hurlé et le chant clair se répondent sur des riffs très lourds et une batterie qui martèlent bien tous les temps. Assez oppressant dans l'ensemble et un bon morceau.
Acidic est un autre grand moment de l'album. Très décalé, ce titre évoque le rock alternatif, le grunge. C'est très mélodique et ça a des accents d'Alice In Chains par moment dans le chant. Très étonnant et très accrocheur je trouve.
Ça se gatte avec le morceau suivant, Heirloom. Très influencé par Stone Sour, je pense, ce titre n'a rien à faire ici. Même si les riffs sont sympa, ce morceau est complètement off. Il ne s'incorpore pas du tout dans l'album. De plus c'est un titre vraiment répétitif qui est très vite lassant. Là, pour le coup, on sent le manque d'inspiration, le manque d'idées.
H377 est le dernier morceau brutal de l'album et il est assez dispensable même s'il devrait bien fonctionner en live. Le truc qui me fait penser qu'il n'est pas mémorable c'est qu'il est assez banal sur cet album.
De Sade est un autre morceau assez expérimental. D'un rythme assez lent et faisant la part belle au chant clair et mélodique, c'est un morceau très étonnant et très intéressant. Le groupe montre encore une fois qu'il sait se renouveler, qu'il en a les ressources et qu'en son sein se trouvent de bons compositeurs.
Arrive ensuite le dernier morceau de l'album, Finale qui évoque Adderall dans son approche, dans son ambiance, dans son groove très rock. Je me demande si ce morceau sera joué en concert car si c'est le cas, ça devrait être intéressant de voir comment le groupe s'en sort.

En conclusion, je dirais que c'est un album que je n'attendais pas du tout. C'est une très bonne surprise, Slipknot montre qu'il change et qu'en prenant de la bouteille, il s'améliore. Les changements de line up y sont peut-être pour quelque chose. Le groupe garde son côté brutal et y rajoute des éléments très variés. Ça ne fonctionne pas tout le temps mais je pense qu'il faut saluer l'effort. C'est positif, c'est une bonne chose.


Paroles :

I’m living in a dead man’s shoes
Stolen coat, not much hope
With these Cardiac Blues
And I keep forgetting I’m not a god like you
Trivialize a mirror image of life
I won’t trouble you, I’m just trouble
And now, now, now, now, now
We don’t have to live alone
We don’t even have to be alone
We just have to think for our own
So everybody leave us alone I don’t serve my time
‘Cause time don’t tell
The grim is behind me I’m always alone with myself
Comе and lead me own Come and see mе on
Come and feed me on
The shit that we all be on I’m not a god like you
I’m not a god like you, yeah I’m running in a dead man’s shoes
Sacrilege and broken cartilage I’m beaten and bruised
And I keep forgetting to forget The back is always front
The way is always shot
The one is always two I’m not a god
The back is always front
The way is always shot
The one is always two I’m not a god like you...

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